news: "A German Jesuit may have created the false Vinland map"
Doug Millison
pynchonoid at yahoo.com
Wed Aug 14 14:07:07 CDT 2002
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3244--287237-,00.html
Un jésuite allemand serait l'auteur de la fausse carte
du Vinland
Ce planisphère initialement daté de 1440 décrit le
monde connu à l'époque, y compris les côtes nord de
l'Amérique. Il serait l'uvre d'un faussaire, le Père
Josef Fisher, qui l'aurait réalisé entre 1933 et 1935.
Preuve de la supercherie, l'encre utilisée contient
des composants inexistants avant 1923.
Kirsten Seaver, historienne américaine d'origine
norvégienne, pense avoir identifié l'auteur de la
carte du Vinland au moment où paraissent deux études
scientifiques qui relancent l'"affaire" en confirmant
la thèse de la falsification.
Acquise en 1958 par un mécène américain, Paul Mellon,
pour la somme rondelette de 1 million de dollars et
donnée ensuite en cadeau à l'université Yale, la carte
du Vinland a suscité dès son apparition d'intenses
polémiques.
Sur le même sujet
L'irrésistible expansion des Vikings, de Terre-Neuve à
la mer Caspienne
LE MONDE | 13.08.02 | 11h42
La preuve de la supercherie par l'analyse de l'encre
LE MONDE | 13.08.02 | 11h42
Insérée dans la Relation tartare (un texte sur
parchemin qui relate le voyage du légat du pape chez
les Moghols en 1296), et datée initialement de 1440,
elle représente l'état des terres connues au
XVe siècle, et, notamment, le Groenland et l'île de
Vinland, qui pourrait être la côte du Labrador. Pour
ceux qui jurent de son authenticité, c'est la première
représentation connue des côtes nord-américaines, qui
démontre que Christophe Colomb n'est pas le premier
découvreur du Nouveau Monde (1492) et qu'il a été
précédé par les Vikings.
Très tôt, de nombreux spécialistes ont suspecté une
fraude. Plusieurs caractéristiques du document les
intriguaient : les anciens Scandinaves n'ont, en
effet, jamais réfléchi en termes cartographiques, sauf
pour de très petites zones. La carte n'a ni
prédécesseur ni successeur connus. De plus, le
parchemin et l'encre utilisés paraissaient suspects.
Plusieurs expertises et contre-expertises ont été
réalisées, notamment en 1974 et 1991, aux Etats-Unis.
L'analyse de l'encre a ainsi révélé la présence de
composants synthétisés après 1923.
DEUX NOUVELLES ÉTUDES
Les deux nouvelles études confirment l'une
l'ancienneté du parchemin, et l'autre la falsification
de l'écriture. La première présente, dans la revue
Radiocarbon, les travaux de chercheurs américains qui
ont analysé des fragments du parchemin au carbone 14.
Douglas Donahue, Jacqueline Olin et German Hartbottle
concluent que " le taux de carbone trouvé dans le
parchemin est compatible à 95 % avec celui que
contenait l'atmosphère entre 1411 et 1468 ". En
affinant leurs calculs, ils arrivent à la date de
1434, à onze ans près.
Le deuxième article, paru dans Analytical Chemistry,
est signé de deux chimistes britanniques de renom :
Katherine Brown et Robin Clark, de l'University
College of London. Ils ont analysé différents
fragments de l'encre de la carte ainsi que la trace
jaune à l'aide d'un spectromètre Raman. Une étude
similaire qu'ils ont réalisée sur la Relation tartare
montre que, " sur ce document, l'encre est d'époque,
ce qui n'est pas le cas pour la carte du Vinland".
Tout indique donc que " son tracé est une
falsification récente".
Cette affirmation n'étonne guère Patrick Plumet,
archéologue et professeur honoraire au département des
sciences de la Terre et de l'atmosphère (université du
Québec à Montréal), qui a effectué de nombreuses
missions dans l'Arctique. " On sait depuis dix ans que
la carte du Vinland est un faux, déclare-t-il. Cette
affaire est en réalité une histoire rocambolesque qui
mêle nationalismes, rivalités religieuses et
politiques, science et passions des collectionneurs."
Ces deux nouvelles expertises devraient clore les
empoignades entre partisans plutôt nordiques et
adversaires plutôt latins de l'authenticité du
document. D'autant que les fouilles réalisées
entre 1961 et 1968 dans l'anse aux Meadows, au nord de
Terre-Neuve, attestent que les Vikings ont débarqué
sur les côtes du Labrador en l'an 1000, soit cinq cent
ans avant Christophe Colomb. Authentifié par la
commission des lieux et monuments historiques du
Canada, le site a été inscrit en 1978 au patrimoine
mondial de l'Unesco.
Qui a rédigé ce faux et pourquoi ? Les regards se sont
d'abord portés sur un historien de l'Eglise, le Croate
Luka Jelic, mort en 1924 (Le Monde du 5 juillet 1996).
A la suite d'une enquête serrée, Kirsten Seaver pense
avoir identifié le véritable faussaire : " De
nombreuses présomptions désignent un jésuite allemand,
le Père Josef Fischer (1858-1944)." Selon elle, ce
jésuite est la seule personne qui possédait à la fois
des motifs politiques et religieux ainsi que
l'érudition nécessaire pour réaliser ce faux,
entre 1923 et 1957, date de l'apparition de la carte
et de la Relation tartare sur le marché des
antiquités.
Le Père Josef Fischer était un éminent
historien-cartographe qui fit d'importantes
découvertes dans le château de Wolfegg (sud de
l'Allemagne) en 1901. Il était persuadé que les
informations sur le Groenland et la "découverte" de
l'Amérique par les Vikings avaient été transmises en
Europe et apparaissaient sur des cartes médiévales.
En possession du volume contenant la Relation tartare,
le Père Fisher "aurait dessiné la carte pendant une
période comprise entre 1933 et 1935", selon Kirsten
Seaver. Né en Allemagne et résidant en Autriche, il
était profondément choqué par les arrestations des
prêtres catholiques à partir de 1933, époque où les
nazis réécrivaient l'histoire allemande de façon à
rapprocher les Germains des Vikings, dont ils
admiraient la bravoure et la puissance physique.
En réaction, selon l'historienne, le Père Fischer
aurait " dessiné cette carte pour que les nazis
anticatholiques ne puissent contester l'influence
précoce de l'Eglise catholique romaine sur le monde
sans nier, ipso facto, la découverte de l'Amérique par
les Vikings. " Ces derniers avaient, en effet, été
progressivement christianisés entre 800 et l'an 1000.
Christiane Galus
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La découverte du Nouveau Monde
"A mon avis, ni les Vikings ni Christophe Colomb n'ont
vraiment découvert le Nouveau Monde au sens strict du
terme", explique Patrick Flumet, archéologue et
professeur honoraire à l'université du Québec à
Montréal. Car ils n'avaient, ni les uns ni les autres,
conscience d'aborder un continent nouveau. Gudrig, une
femme viking du Groenland, sera ainsi la première
Européenne à enfanter au Nouveau Monde (Vinland) au
début du XIe siècle. Ensuite, devenue nonne, elle
effectuera un pèlerinage à Rome "sans que personne ne
s'en émeuve". De la même manière, abordant les boucles
de l'Orénoque en 1498, Christophe pensait rejoindre le
Japon, voire le Paradis. Il combinait approche
scientifique et vision mythologique du monde. "Il
faudra attendre le XVIe siècle pour que naisse l'idée
de la découverte d'une nouveau monde", ajoute le
chercheur, qui a effectué de nombreuses missions en
Arctique.
ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 14.08.02
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