A query on translation
P. Chevalier
Pierre.Chevalier at infm.ucl.ac.be
Tue Apr 15 12:11:07 CDT 2003
La contrainte oulipienne se concevait, en apparence paradoxalement, comme
un instrument de libération. Une fois asservi à certaines contraintes,
généralement d'ordre formelles et souvent réductibles à une formule très
simple, l'auteur pouvait explorer d'autant plus systématiquement, et avec
d'autant plus d'invention les voies que la contrainte ne lui interdisait
pas. Souvent, la porte de sortie était le fond, l'intrigue, la fabula
elle-même. Oulipo établissait ainsi une solution de continuité entre fond
et forme; le fond devenait ainsi "la poursuite de la forme par d'autres
moyens", avec tous les développements lexicaux et trouvailles narratives
que cela permettait. Ainsi, dans "La Disparition", Perec se voit contraint
d'appeler à la rescousse tout un lexique oublié et exotique... et
d'inventer les intrigues qui légitimisent leur soudaine prolifération. D'où
la profusion d'hospodars, de loukoums, et d'éléments lexicaux peu usuels
qui sont à la base d'une prolifération d'intrigues tout aussi originales.
Finalement, c'est de l'aridité de la contrainte que découle toute la saveur
de l'Oeuvre; l'inventivité qui en découle est à la mesure de l'apparente
stérilité de la contrainte génératrice.
La question que je me pose, c'est simplement de savoir ce qu'il reste de
liberté si même le fond est asservi à la plus sévère des contraintes qui
soit, celle de la traduction. Car, en traduisant "la Disparition", on
réalise sans aucun doute une prouesse technique, qui nécessite une maîtrise
du langage admirable. Mais l'exercice n'a plus grand chose d'oulipien; le
degré de liberté du traducteur tend vers 0.
At 09:21 15/04/2003 -0700, Malignd wrote:
>Using e-less English is just a formal constraint...
>But the translator is supposed to stick at the plot
>too; in Oulipo, the use of formal constraints
>aims at reaching more freedom in the plot. Translating
>"la Disparition" instead of "writing any new material
>with the same e-less constraint" is a
>completely different challenge; the constraint doesn't
>lead to any narrative ingeniosity since the plot is
>already fixed... Technically impressive, but so
>borrying, isn't it?>>
>
>I think I need a translator.
>
>He translated the book; i.e., he stuck to the plot.
>
>It's true (I think it's true) that this didn't lead to
>any ingeniosity; however, one might argue that the
>task is made more difficult thereby, since choice is
>further restricted (or perhaps that's what you are
>saying; it's hard for me to tell).
>
>And if by "borrying" you mean "boring," well I don't
>know; not if the translator didn't find it so. One
>might argue similarly that all translation is
>borrrying. Given the time involved, I hope that isn't
>the case. Poor Constance Garnett ...
>
>
>
>
>__________________________________________________
>Do you Yahoo!?
>The New Yahoo! Search - Faster. Easier. Bingo
>http://search.yahoo.com
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